Un fruit hors de l'ordinaire

Propriétés anticancer et antimicrobiennes

• La chicoutai contient beaucoup de vitamine C et d’éllagitannins (constituants phénoliques caractéristiques des framboisiers).
• Les scientifiques ont constaté que les antioxydants entravent l’action des radicaux libres et aident ainsi le corps à prévenir l’oxydation et à combattre la maladie et le vieillissement.
  (Les radicaux libres sont des dérivés du fonctionnement normal du corps qui endommagent les cellules en les oxydant, ce qui peut se traduire en de l’inflammation et, avec le temps, en maladies cardio-vasculaires, en cancers ou en vieillissement prématuré.)
• Les fruits de chicoutai sont résistants à la détérioration par les micro-organismes et ont donc une bonne capacité de conservation. Des études ont même démontré qu’il serait possible d’utiliser des extraits de fruits de chicoutai en remplacement des agents de conservation puisque ce sont de forts antioxydants, qu’ils favorisent la stabilité des lipides et qu’ils possèdent une forte activité antimicrobienne.

  		Composition nutritive des fruits En général, les petits fruits sont riches en antioxydants et en composés phénoliques. Ils sont de plus une bonne source de fibres. La quantité de glucides qu’ils contiennent est plus faible que dans la majorité des autres fruits. Les petits fruits nordiques ont un contenu faible en sodium et élevé en potassium, des éléments chimiques ayant un rôle dans la régulation de la pression sanguine (R. Törrönen 2004, Université de Kuopio, Finlande, comm. pers.). La chicouté contient des anthocyanines, le génotype rouge en comportant presque 85 fois plus que le fruit jaune habituellement rencontré. Cependant, ce dernier a un contenu beaucoup plus élevé en ellagitannins, molécules au propriétés antimutagène et anticancérigène (Mylnikov et al. 2005). La chicouté contient 6,6 mg/kg de flavonoïdes, un composé phénolique (Hakkinen et al. 1999). Enfin, la chicouté a une très forte activité antimicrobienne, notamment contre les pathogènes intestinaux Staphylococcus et Salmonella (Rauha et al. 2000, Puupponen-Pimia et al. 2001, 2005). La quantité moyenne de matière sèche des fruits de chicouté est d’environ 13,6 %, alors que le contenu en sucres est de 5,7 % (Røthe et al. 2000). On trouve entre 50 et 150 mg d’acide ascorbique (vitamine C) et environ 50 mg d’acide benzoïque par 100 g de fruit (Small et Catling 2000). L’acide benzoïque est un bon agent de conservation, il permet à la chicouté de se conserver pendant plusieurs jours sans modification de sa composition. Des composés aromatiques sont aussi présents dans le fruit de la chicouté et lui confèrent ce parfum unique et agréable (Honkanen et Pyysalo 1976, Small et Catling 2000). Ces composés constituent environ 53 % de l’huile essentielle extraite du jus de la chicouté. Source: Groupe de recherche en écologie des tourbières. 2007. Production de petits fruits en tourbières. Université Laval, Québec. 134 p.

  
  
  Le rapport du Groupe de recherche en écologie des tourbières peut être consulté à la page : Rapport-GRET - .
  
  Le tableau de la page 130 du rapport indique la valeur nutritive de différents petits fruits.
  
  

  Une merveille dans l’assiette ...

  Les fruits de chicoutai sont riches en vitamine C, riches en antioxydants et faibles en calories. La chicoutai entrait dans la diète des Inuit pour qui elle était une importante source d’oligoéléments. Sa forte concentration en vitamine C a également permis aux chasseurs de l’Arctique de lutter contre le scorbut.

  ... et dans la pharmacie

  * Les amérindiens utilisaient des décoctions de chicoutai pour aider les femmes à devenir enceintes ou celles ayant un accouchement difficile.
  * La chicoutai a également été utilisée à certaines époques pour traiter la diarrhée, la toux et la fièvre, et d’autres maladies comme la goutte, la tuberculose, l’urticaire et le scorbut.
  * Les fruits et les feuilles de chicoutai possèdent des propriétés antimicrobiennes (en particulier contre certains pathogènes intestinaux), ce qui permettrait de les utiliser comme alternative ou complément à des traitements antibiotiques conventionnels.
  
  
  
  Bibliographie:
  • Hakkinen, S.H., S.O. Karenlampi, I.M. Heinonen, H.M. Mykkanen & A.R. Torronen. 1999. Content of the flavonols quercetin, myricetin, and kaempferol in 25 edible berries. Journal of Agricultural and Food Chemistry 47(6): 2274-2279.
  • Honkanen, E. & T. Pyysalo. 1976. The aroma of cloudberries (Rubus chamaemorus L.). Zeitschrift für Lebensmitteluntersuchung und -Forschung A 160(4): 393-400.
  • Mylnikov, S.V., H.I. Kokko, S.O. Karenlampi, T.I. Oparina, H.V. Davies & D. Stewart, D. 2005. Rubus fruit juices affect lipid peroxidation in a Drosophila melanogaster model in vivo. Journal of Agricultural and Food Chemistry 53(20): 7728-7733.
  • Rauha, J.-P., S. Remes, M. Heinonen, A. Hopia, M. Kahkonen, T. Kujala, K. Pihlaja, H. Vuorela & P. Vuorela. 2000. Antimicrobial effects of Finnish plant extracts containing flavonoids and other phenolic compounds. International Journal of Food Microbiology 56(1): 3-12.
  • Røthe, G., K. Rapp & H. Nilsen. 2000. Cloudberry quality and product development. P. 11 dans I. Martinussen (éd.). The 2nd Northberry project meeting in Norway, 25 - 27 September 2000. Planteforsk, The Norwegian Crop Reasearch Insitute, Svanhovd Environmental Center, Svanvik, Novège.
  • Small, E. & P.M. Catling. 2000. Poorly known economic plants of Canada - 27. Cloudberry, Rubus chamaemorus. Canadian Botanical Association Bulletin 33: 43-47.
  
  
  
  

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